Allumant discrètement sa lampe de chevet, Elina consulta les dernières informations qu'elle avait eue sur ces fameuses disparitions. Au final, elle n'en avait pas conclut grand chose si ce n'est que, pour elle, et elle n'osait pas l'avouer aux autres, ces disparitions étaient plus que douteuses. Pour Elina, certaines étaient préméditées et si elle laissa la paranoïa l'envahir, on pouvait avoir affaire à des meurtres.
Ces idées noires l'arrachèrent à son sommeil et malgré les verres d'eau et la musique relaxante dans les oreilles, elle se résolut à sortir de sa chambre. En temps normal, les élèves n'y avaient pas le droit, bien sûr. Mais le pouvoir d'infiltration de la jeune fille lui permettait quelques petites escapades nocturnes, les soirs d'insomnie.
cette nuit là, ce fut la bibliothèque qu'elle choisit. Pour son ambiance feutrée et ses pages de mystères. Cela la rassurerait peut être de penser que cela n'était le fruit que d'une imagination un peu trop débordante. Dérobant la clé dans la loge qui n'était pas fermée, Elina se glissa dans l'ombre, jusqu’à l'endroit cible.
Une fois ses petits pieds sur la moquette de la bibliothèque, elle se demanda longuement où elle irait noyer ses idées sombres. Elle commença à choisir l'étagère des romans mais finit par se convaincre qu'une fiction, un policier ou un fantastique à une heure pareille n'était peut être pas une si bonne idée. Elle alla alors à l'autre bout de la pièce, passant devant les revues qui apportaient chaque mois, des nouvelles des quatre coins du monde et des documentaires en touts genres. L'idée d'utiliser un ordinateur la tenta. Mais elle finit par se dire que si le lycée découvrait sa connexion, elle risquait de se faire disputer. Elina regarda autour d'elle et une reliure d'un vieux livre d"histoire aux lettres dorées attira son attention, il avait l'air si précieux à la lumière de la lune.
Se laissant quelques minutes d'évasion, elle s'autorisa à l'ouvrir lorsque qu'elle s'aperçut qu'elle venait de faire tomber un post-it apparemment vieux de plusieurs années.
"faut-il s'en occuper ? songea-t-elle. après tout, j'ai bien le temps, il est trois heures du matin et je n'arriverais surement pas à me rendormir..."
Le papier indiquait un ordinateur, le post 7. Elle cru d'abord à une simple indication oubliée lorsqu'elle vit, inscrit en gravures de crayon sans mine un "randy was here" semblables à ceux qu'elle avait découvert partout dans le lycée. Amusée par ce jeu de piste romanesque, elle décida d'aller jusqu'a l'ordinateur. Ce dernier ne fonctionnait pas. Mais il lui sembla voir une petite clé argentée déposée sous l'unité centrale.
Que pouvait-elle ouvrir ?
Elina se persuada qu'elle venait de tomber sur une piste de non-sens. Puis, elle décida quand même de revenir sur ce livre d'histoire. Elle le feuilleta un long moment lorsqu'elle découvrit que le livre possédait non seulement des renseignements sur les révolutions en URSS et les régimes totalitaires, mais aussi un étrange double fond, comme une cachette. Impatiente et peu prudente sur le coup, elle l'ouvrit avec hâte, découvrant un petit journal vieilli, muni d'un cadenas bidon qui nécessitait quand même son ouverture pour ne pas abîmer l'ouvrage. Elle utilisa la clé par acquis de conscience et écarquilla de grand yeux luisants lorsque ce dernier s'ouvrit. Le feuilletant, Elina découvrit alors que randy était un ancien élève de lycée à qui il était arrivé d'étranges choses...
Mais il fallait à présent s'en aller et revoir ça de plus près plus tard. Elina rangea le livre d'histoire, mais se contenta de garder la clé et le journal. C'était son trésor de la nuit. Elle avait enfin pu se rendre utile en découvrant quelque chose d'inédit.
Le sourire au lèvres, quelque peu inconsciente de ce que valait ces informations sur Randy, la jeune fille regagna sa chambre et mit sous la couette, serrant contre elle, cet étrange trésor d'une nuit.