Prologue :
Elle marchait, marchait. Encore et encore.
Sans but, sans envie, elle marchait simplement, déambulant dans les couloirs. Il n’y avait pas le moindre bruit, pas même celui de ses propres pas. Le silence complet, souverain, assourdissant.
Et soudain il y en eut, ténu et délétère. Ce n’était pas un simple bruit, c’était une voix. Si discrète que seul se silence monumental la trahissait. Il y avait cette voix, le bâtiment enfermé dans son silence et cette porte qu’elle se sentait obligée d’ouvrir. Sa main obéit à ce désir impérieux et se posa sur la poignée, l’abaissant sans bruit. Derrière la paroi de bois siégeait une scène diffuse et brumeuse. Sans réalité propre, sans limites logiques. C’était une porte ouverte sur le chaos. Pas la tempête de flamme qui trop souvent associait l’enfer à ce même chaos non. Simplement une scène qui ne voulait rien dire, dont l’existence même pouvait rendre une personne folle.
Néanmoins, du chaos se dessinait une silhouette.
Sa voix résonna, sans plus faire d’effort pour être discrète. Ni féminine, ni masculine.
Seulement un chapelet de mots.
- Il est temps.