"Peu importe sous quel angle je me regarde, je ne suis pas une poupée. Ni une peluche. Ni un petit animal mignon. Pourquoi voulez vous me traiter ainsi ? Vous avez besoin d'un jouet ? D'un animal de compagnie ?
On me dit encore que je suis petite, que je suis "toute mignonne" et on s'arrête à ça ? Vous ne réalisez pas ce que c'est quand votre taille vous enferme dans un moule. Vous, vous êtes aimés d'un(e) autre, vous n'avez jamais entendu "dommage que tu sois si petite, tu es jolie pourtant..." C'est si frustrant. De se retrouver bloqué par sa taille, surprotégée parce que vous êtes la petite mascotte. Pourtant, on se sent si seul parfois...
Peu importe les étreintes chaleureuses, il me reste ce corps... Ce corps mal proportionné, ce corps maladroit, si petit, si tordu...le mien, malgré tout, que je ne peux pas détester, car ce sont mes bras, mes mains qui me permettent de dessiner, mes jambes qui me permettent de marcher, mais que l'on traite comme des faibles. (Allez vous perdre, je peux encore marcher !)
J'aimerais pouvoir me sentir forte pour une fois. Qu'on oublie mon corps, qu'on arrête de me tapoter la tête comme on le fait avec un chiot, qu'on trouve autre chose à faire que de me serrer comme une peluche..."
...telles étaient les pensées de cette poupée aux membres tordus, du haut de son étagère.