(Désolée, mais je viens de passer une mauvaise soirée et j'ai besoin... D'exorciser)
À peine entrée dans ce salon minable, je sais que la soirée va être pourrie. Mais bon, ça, ce n'était pas très difficile à prévoir, vous connaissant.
La soirée se déroule et l'ennui s'installe de plus en plus dans mon esprit fatigué. Plus le temps passe et l'alcool coule, et plus je déteste le spectacle que vous m'offrez.
L'hypocrisie dégouline de vos sourires vides et vos discussions sont fades et sans véritables idées. Vous m'en avez presque coupé l'appétit...
Oh, bien sûr, je pourrai faire un effort en faisant semblant de vous apprécier le temps d'une soirée, mais j'ai vraiment la flemme.
Alors je reste dans mon coin, m'ennuyant en silence. Pas de chance pour moi, le réseau est minable, je suis donc quasiment coupée des gens dont j'apprécie la compagnie. Soirée de merde.
Je reste insensible à vos tentatives d'insertion. Pourtant, je vois bien que vous faîtes un effort pour moi, mais vous ne savez pas vous y prendre. Au lieu d'adoucir mes sentiments, vous les durcissez. Trop de choses nous séparent, sans doute.
Je vous voit vous enfoncer dans vos débats stériles avec dégoût. Pas la peine de vous cacher, il suffit d'écouter un peu ce que vous dites pour comprendre ce que vous pensez des autres : les homosexuels, les gens de couleur.... Une belle mentalité, ça c'est sûr.
Je voudrai m'insurger pour lancer un vrai débat, mais dès que je prends la parole, quelqu'un d'autre me coupe et je suis royalement ignorée. La discussion a toujours été ainsi avec vous.
Je veux rentrer chez moi. Je veux voir quelqu'un, n'importe qui, qui ne soit pas vous. Je veux sortir de ce salon pourri et ne jamais y remettre les pieds.
Ça y est, on part enfin. Sur le chemin du retour, je pleure. Je ne sais pas pourquoi. C'est peut-être la fatigue, peut-être les hormones. Ou alors c'est ma honte qui parle. Parce que j'ai vraiment honte de vous. Ou bien finalement, vos commentaires pas très subtils ont fini par me blesser...
Je vous déteste. Je ne veux plus jamais vous revoir. Mais j'y suis bien obligée malgré tout.
Après tout, la famille, c'est sacré, non ?