"Sors sors sors !"
Le voix est courte et sifflée entre des dents trop serrées. Recroquevillée sur elle même, ses courts cheveux noirs en pagaille, perdu dans un sweet rouge trop grand. Tendue comme un arc.
"Sors de ma tête !"
Les doigts se crispent sur sa boite crânienne, rebroussant les cheveux douloureusement. En plein combat avec soit même, elle est là. Quelque part, ailleurs et partout à la fois, dans une pièce qui semble avoir été fraichement bombardée. Les dessins, les feuilles de cours, les écrits, tout ça git sur le sol, abandonné, vivement arraché des cahiers. Les rideaux dansent en filigrane avec le vent passant par la fenêtre ouverte, un chat passe, observe puis s'en va, peu préoccupé par la pauvre humanité.
"SORS !"
Dehors des oiseaux s'envolent, alertés par le cri, guidé par l'instinct. Il y a autre chose dans la pièce. Quelqu'un peu être, en plus de cette carcasse qui se combat elle même. Une hallucination, un tiers, un témoin dans tout les cas. La voix reste autoritaire dans son ordre, toujours colérique, toujours inflexible, jamais un pleur.
La boite de chocolat est vite. Fut elle finie ou simplement lancée contre un mur, éparpillant ses entrailles sous le chocs. Personne ne la remarque, ouverte et agonisante dans un coin. Une main s'avance vers la jeune épaule, visible ou invisible, alors que celle-ci semble se calmer.
"CASSE TOI !"
La main s'efface, repoussée une fois encore, l'étreindre de force ne fera rien. Il faut attendre. La silhouette se déplie, la tête heurte un mur avec violence et un cri de rage explose.
"JE VEUX JUSTE ÊTRE SEULE PUTAIN !"