Les plumes noires
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Les plumes noires

Forum de la session 2012/2013 de l'ACF des Plumes noires
 
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 Ambre VS Leym.

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Leym.
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MessageSujet: Ambre VS Leym.   Ambre VS Leym. EmptyDim 30 Déc - 23:17

Il était une fois un renard de compagnie, il était une fois une ado tout ce qu'il y a de plus normal qui souhaita que son renard soit un humain... Et ça donne ça :




Journée chargée et les cours s'étaient enchaînés à une vitesse sidérante. Le souffle court, Ambre fit claquer la porte rouge de sa chambre contre le mur de même couleur. Son regard détailla minutieusement la pièce. Leym ne lui avait pas encore réclamé de câlin. Pourquoi ? Enfin, elle s'attarda sur le lit qui voyait sa belle parure argentée froissée par... Un homme. Arrêt sur image. Nu, tout ce qu'il y avait de plus dépouillé de vêtement il la regardait avec un air serein, nullement gêné par son air absolument frustré. Beau. Vraiment, vraiment beau avec ses yeux d'un noir ébéne comme ceux qu'elle avaient observés chez son fidèle compagnon... Mais d'ailleurs...
-Qu'est-ce que tu as foutu de Leym ?!
-Moi ? S'étonna-t-il avec un air parfaitement innocent, mais... Je suis Leym !
Un soudain mal de crâne frappa l'adolescente :
-Ok ok, je résume. Il y a un mec à poil, dans ma chambre, assis en tailleur sur mon lit qui a des putain de beaux yeux et un corps de dieu grec qui dit s'apeller Leym. Dans le même temps, mon renard a disparu. MAIS TOUT EST NORMAL QUOI. Doux jésus...


Courir. Vite.
« Elle est là ! »
Ambre s'acharne, courre plus vite qu'elle ne la jamais pu mais ce n'est pas assez. Elle a mal, elle pleure. Elle cri mais rien n'arrête la douleur lancinante de son dos déchiré et rien n'essuie les larmes amères sur ses joues. Pourquoi la poursuivent-ils ? Qu'a-t-elle encore fait ? Les arbres défilent, tous semblable dans l'obscurité : des masses sombres que la jeune fille ne sait plus distinguer. Elle martèle le sol avec le peu de force qu'il lui reste quand la rage déforme son visage.
« Mais... Elle va vers la falaise ! »
Arrêt. Dernier regard. Juste un dernier regard, abandonner son passé, regarder le présent et oublier le futur. Plus rien n'est possible, ils l'ont déjà trop blessée. Un éclair et elle se replie sur elle même, cherchant sa respiration. Des hommes aux sourires déroutants l'observe.
« je vous jure, j'ai rien fait... Rien fait.... »





Elle s'était endormie sur le sol, trop fatiguée pour se hisser sur le lit. Leym observa son amie avec un sourire attendrie : Ambre perdait toute son agressivité et sa fragile assurance lorsqu'elle était bercée par Morphée. Son visage était détendu, redonnant à ses traits fins toute leur douceur. « Elle ne devrait jamais laisser la rage gagner. » Il secoua la tête en repensant à l'après-midi passé. Une seule erreur et la jeune fille avait craqué. Ses yeux argentés s'étaient alors recouverts d'un voile obscure et particulièrement sauvage qui avait encore durcit son expression stoïque. Certes, ses coups ne l'avaient pas atteint physiquement mais la blessure morale, elle, était bien présente.

L'homme s'assit sur le parquet, adossé au chambranle de la porte, étrangement songeur. Ses pensées étaient perdues dans le passé, à l'époque où il n'était qu'un renard. Son renard. Ambre avait pensé un peu trop fort qu'elle désirerait que cet animal si cher à ses yeux soit un homme, un vrai, celui qui la bercerait et la protégerait. Maintenant, elle regrettait surtout son vœux. Un gémissement lui échappa. Pourquoi ? Pourquoi ils n'y avaient pas de « nous » entre eux ? Qu'avaient-ils fait de leur parfaite complicité ? Un bruit mat résonna dans la pièce lorsqu'il percuta le sol, secouait de longs sanglots qu'il aurait voulu silencieux. Des perles sincères trempaient ses joues tannées par le sol et se perdaient dans ses boucles brunes. Mais il n'y avait personne pour voir sa souffrance, ou même l'entendre, son seul repère dormait à quelques mètres de lui, ignorant son état de détresse.
Nouveaux gémissements. Il gratte le sol de ses ongles, échine courbée face à l'élégante forme qu'il respectait plus que tout. Leym baissa le regard, répondant encore à ses instinct d'animal auxquels il n'échappait pas.
« -Lei... ? »
Il se figea, parfaite statut dans la pénombre de sa chambre peu meublée. Une prière défilait dans sa tête. Encore et encore.
« -Leym... Pardonne moi. Je t'en supplie, pardonne moi. »
L'homme-renard recula d'abord, avant de se retrouver sur le dos, ébahi. Contre lui se serrait la plus précieuse des créatures, celle qui faisait que son cœur dansait la sarabande dans sa cage thoracique et qui hantait ses pensées quand elle n'était prés de lui. Celle qui lui avait appris ce qu'était la fidélité. Ambre caressait doucement son torse, en quête d'affection. Comme avant, se surprit-il à penser. Mais non. Rien n'était comme avant. Désormais il parlait sa langue, pouvait reproduire chacun de ses gestes affectueux auxquels la jeune femme comprendrait ce qu'elle voudrait.


-Pourquoi ?
Seul le vide lui répondait. Elle ne savait même pas où il s'était caché. Peut-être était-il débout, prés de son lit ou au contraire, roulé en boule dans l'un des coins les plus reculés de la pièce. Ambre soupira. Qu'avait-elle fait pour que ça foire ? Sa peau brûlait encore de l'intensité de ses caresses. Doucement, la jeune fille dessinait des cercles sur son ventre, son débardeur gris révélant à peine sa peau d'albâtre. La froid avait pris sa suite, le mince filet d'air de la fenêtre ouverte suffisait à lui rappeller son absence.
-Leym...
Pas de réponse autre qu'un sanglot étouffé. Merde. Merde, merde, merde ! Elle n'avait rien dit. Vraiment. Ama n'avait pas voulu qu'il se replie soudainement sur lui-même blessé par quelque chose qu'elle ne connaissait pas. Qu'elle ne pouvait sans doute même pas envisager. Et s'en était frustrant.
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MessageSujet: Re: Ambre VS Leym.   Ambre VS Leym. EmptyMar 1 Jan - 18:25

Le temps semblait s'être mis sur pause. Les minutes duraient des heures, les heures une éternité. Voilà le problème d'un professeur-somnifère. Le professeur-somnifère est un enseignant qui en plus d'essayer d'inculquer quelques notions d'une matière au choix est payé pour rendre la tâche plus ardue pour les élèves. En effet, il les endort. Et c'est contre un prof similaire qu'Ambre se battait pour sa toute dernière heure de la journée. Coincée entre deux personnes plutôt bavardes, elle restait tête baissée, son porte-mine grattant consciencieusement sa feuille blanche alors qu'aucun de ses jeunes camarades ne se donnait cette peine. À croire que l'homme barbu qui débitait son cours d'une façon monotone n'en avait réellement rien à faire. Tant mieux, elle aussi se fichait du bordel ambiant, enfermée dans sa bulle onirique.

Pour elle, les personnages prenaient vie, dessinait dans son esprit des histoires sans fin. Le genre d'histoire qui ne faisait que donner l'illusion que l'enfance se poursuivait. Des lignes que l'on trace. Il faut que jeunesse se fasse. Oui maman, je sais, il faut que l'on avance, que je fasse mes propres expériences de ma vie... Ambre leva les yeux au plafond comme elle en avait l'habitude dans ces moments là. Coupée dans son élan créatif, les corps animés d'une volonté créative s'évaporèrent dans un plop qui n'existait que dans sa tête. Soupire. La jeune fille s'amusa alors à détailler les personnes présentes dans la classe ainsi que le mobilier scolaire. Le seul adulte présent pouvait se vanter d'une moustache excentrique, ressemblant étrangement à celle qui se dessinait sur les mains et les t-shirts des demoiselles, mais poivre et sel pour marquer ses années d'expériences sur cette terre. Derrière lui se dressait un tableau blanc qu'il prenait toujours soin de laisser vierge de toute trace de veleda, chose qu'il ne semblait pas posséder à défaut d'en connaître l'existence sacrée.
Puis, plus proche, la jeune fille hésitait entre la représentation d'une flamboyante chevelure rousse, l'éclat blanchâtre d'une peau mise à nue et le froissement étonnant d'une chemise dont les couleurs vives brûlaient les yeux. « Je commence largement à divaguer.... » se prit-elle à penser. En effet, et en plus de cela, lentement mais sûrement ses paupières se fermaient pour l'enfermer dans l'obscurité.
Et l'impensable se produisit. La sonnerie retentit coupant net l'homme à la moustache bicolore. Il darda sur ses élèves un regard bienveillant et leur souhaita à tous un bon week-end. Beaucoup l'ignorèrent. Ambre, elle se leva lentement et adressa un sourire chaleureux et un sourire entraînant à cet envoyé de l'Éducation nationale. Déjà, son cœur dansait de joie à l'idée de rejoindre son renard à l'entrée de l'établissement, sûrement déjà sagement embusqué derrière un buisson touffu.
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Flore

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MessageSujet: Re: Ambre VS Leym.   Ambre VS Leym. EmptyVen 18 Jan - 13:02

C'est vraiment magnifique comme texte. C'est tellement émouvant ! Ambre VS Leym. 990754492
Il ne manque plus qu'à les relier (c'est le plus dur je pense Wink )
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MessageSujet: Re: Ambre VS Leym.   Ambre VS Leym. EmptyVen 18 Jan - 18:29

Merci CoinCoin t'es trop chou. ^^
Oui voilà. x)

Aucun rapport :

Pénombre. Les corps se dessinaient, acérés et vifs, brûlant d'un fort contraste. Sensualité. Les peaux se frôlaient, avides de caresses subjectives. Une pièce à peine remplies, un lit, une commode puis le vide simpliste. Qu'importait le décor tout était oublié, seul comptait ce désir de fusion, cette envie dévorante de posséder l'autre. « Serre moi plus fort. » Un souffle échangé, ce dont ils avaient besoin. Douceur. Passion. Douleur. Amour. La tension de l'apothéose, explosion de milles et une sensations. Bien-être et abandon total.


«-Oui. Surtout l'abandon total. »

Un cours de mathématiques, banal. Tout comme ses fiches en théorie remplies de calculs en tout genre. Or, la pratique ne vérifiait pas la pratique : les feuilles de la jeune fille étaient certes remplies mais par des lettres, innombrables, qui se croisaient sans cesse, formant ainsi des mots puis des phrases. Une belle écriture, soignée et petite, propre et sage. A croire que ses pensées ne suivaient pas. Elle rit tout bas, cachant ses yeux brillant grâce à sa longue chevelure enflammée.

« - Un problème mademoiselle Jolivet ?
Aucun monsieur, je vous assure.
Donc vous n'aurez rien contre le fait de corriger l'exercice trois, n'est-ce pas Shayna ?»

Shayna pencha légèrement la tête sur le côté, laissa un petit sourire satisfait étirer ses lèvres rosâtre et se leva dans le but de répondre à la demande de son professeur. A fortiori, elle n'avait rien à craindre ayant quelques facilités dans les matières scientifiques bien que non exploitées et légèrement oubliées. Puis, cela la sortirait de son rêve idéaliste, même si désormais tout les regards étaient tournés vers sa personne. Des mèches rebelles, des yeux d'un vert terne, des pommettes hautes une silhouette gracile, des membres fins et une démarche un peu hésitante. Une moue légèrement boudeuse en cherchant vainement un véléda. Finalement, elle trouva. Les lignes s'enchaînaient et l'approbation aussi. Sonnerie. Le professeur entortilla sa moustache autour de son index et lui indiqua sa place sans un regard. Shayna ne se fit pas prier et récupéra ses affaires en hâte, les plongea dans un sac en toile aux couleurs de l'Amérique et se mêla au troupeau d'élève tous plus différent les uns que les autres qui tentaient de franchir la porte de la salle de classe.

« Shayna ! »

L'interpellée se retourna vivement et ria aux éclats en recevant des gouttelettes d'eau sur le visage et dans le cou. Elle s'accrocha au cou de la petite blonde qui lui faisait face et la serra avec force contre son coeur. Clin d'œil.

« -  Alors, ton week-end Lucie ? »

Question délicate et à ne pas poser un lundi matin. Lucie s'embarqua dans un récit agrémentait de grands gestes, de sourire charmeur et de regard pétillants. Parfois, sa voix montait trop dans les aigues et elle récoltait quelques regards désapprobateur. Attitude désolée. Et la tendance s'inverse, lui permettant de se replonger dans des souvenirs qu'elle se pressait de conter avec ses propres mots, vulgarisant la chose.



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MessageSujet: Re: Ambre VS Leym.   Ambre VS Leym. EmptySam 26 Jan - 10:27

La porte rouge s'ouvrit subitement et claqua contre le mur avant de revenir lentement vers une silhouette gracile de jeune fille. Celle-ci se décala sur sa gauche et s'effondra sur le sol, haletante, un sourire accroché sur ses lèvres charnues. Une voix suraiguë s'éleva dans le couloir qu'elle venait de quitter :
N'oublie pas de nourrir ton renard, n'est-ce pas Kaliane ?
Soupire. Non, elle n'oublierait pas Sheytan, il lui rappelait si bien qu'il était présent... Regard gris tournait vers le ciel, une mèche humide et blonde remise à sa place par un geste nonchalant. La jeune file avait perdue la course contre la pluie mais les gouttelettes glacées frappant sa peau d'albâtre et l'oxygène manquant lui avait permis de se retrouver en tête à tête avec elle même si ce n'était que pour une dizaine de minutes à avaler des mètres et des mètres de trottoir.
Kaliane secoua brusquement la tête et se relava en chancelant un peu. Il ne fallait pas qu'elle reste assise, sinon elle finirait par s'endormir ce qui n'était pas vraiment la meilleure des idées un vendredi après midi.
Oh, ma tête...
L'adolescente sursauta et son regard se braqua sur le lit dont la parure argentée était bizarrement occupée par une autre personne qu'elle. Les mots lui manquaient vraiment. Un homme a la peau basanée se détachait de la blancheur immaculée de ses murs sans décoration, roulé en boule et agrippant fermement son crâne. Il n'en finissais pas de gémir, cet inconnu qui semblait assez grand pour dominer la petite blonde d'une ou deux têtes. Son visage perdit ses couleur et elle longea le mur jusqu'à atteindre la seule étagère de la pièce, sur laquelle des tonnes et des tonnes de paperasses s'empilaient. Elle plaqua son dos contre celle-ci et commença nerveusement à farfouiller parmi les feuilles volantes jusqu'à dénicher un épais dictionnaire. Elle se dressa alors fièrement devant ce représentant de la gente masculine, prête à lui asséner un coup derrière la nuque.
T'es qui ?
La forme humaine s'articula, libérant deux longues jambes supportant un torse qu'elle ne pourrait que qualifier de parfaitement chocolaté. Ce qu'elle ne pouvait pas voir néanmoins c'était ses yeux légèrement bridés qui brillaient faiblement malgré leur noirceur ainsi que la moue amusée qu'il arborait au dépend d'un mal de crâne particulièrement tenace. Obnubilée par cette parcelle de peau, elle baissa lentement les bras et déposa avec délicatesse le recueil de mots divers et variés sur le rebord en bois entourant le matelas.
Et sinon, tu m'appelles communément Sheytan. Mais je crois que je préfère Shey.
Les phrases de trop. Kaliane éclata d'un rire nerveux qui trahissait son incompréhension. D'accord. Son compagnon à quatre pattes était devenu un... Un homme. La chose la plus normale, la plus banale et la plus commune du monde !
D'accord... Shey. Mais... Non.
Quoi, non ?
Il bascula son visage aux traits acérés sur le côté, laissant ainsi paraître ses interrogations sur les
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MessageSujet: Re: Ambre VS Leym.   Ambre VS Leym. EmptySam 26 Jan - 18:52

Nouvelle d'origine :

Buxerolles, 1966. Quelqu'un frappa à ma porte plusieurs fois, réveillant mon chat qui dormait profondément sur un vieux fauteuil en cuir. Je me dirigeai lentement vers le panneau de bois et l'ouvrit sans précipitation. A mes pieds se trouvait un enfant recroquevillé sur lui même. Je m'agenouillai et le prit dans mes bras, bon père quand la situation le demandait. Le petit être grelottait contre moi.
« -Qui es-tu, petit ?
-Fortunato. »
Je le transportai à l'intérieur de l'appartement et le posait délicatement sur mon lit. Il ouvrit alors ses grands yeux marrons et griffa les draps bleus comme s'il était possédé.
«Il arrive.... »
Il feula, se cambra et retomba, essoufflé comme s'il venait de courir pendant des heures entières. Je restais à son chevet, pétrifié à l'idée d'une nouvelle divagation. Dans cet acte que je supposais du a la fièvre, il avait lâché ce qui ressemblait à un cahier. Je m'en emparai, curieux et m'attelai à la lecture de ce fragile document.

« Mon nom est Fortunato. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai treize ans. Mon père m'a dit que j'étais fou : je n'ai donc plus le droit de vivre chez lui. Ou du moins, est-ce qu'il a dit. Je lui ai juste dit qu'ils arriveraient bientôt. Et qu'ils ne le laisserait pas vivre. Je crois qu'il l'a mal pris.

Je sais pas vraiment pourquoi je suis dehors mais Il me sauve la vie. Quand je croise des passants, ils s'exclament, disent que je suis seul, innocent et sans défense. Moi je sais que c'est faux. J'ai mon cahier et un stylo, que pourrait-il bien m'arriver ?

La nuit est belle. Le temps est doux, doux d'une douceur qui étourdie les sens. J'aime bien aligner des mots sans raisons. Parfois, j'ai l'impression que comme cela le temps passe plus vite. Mais je tourne quand même en rond. Les rues se ressemblent toutes, les mots que prononcent les gens aussi. Je ne suis pas italien moi... je suis corse ! Avec de la pratique, on commence quand même à comprendre. Petit à petit, ça vient, on reconnaît les mots, ces syllabes qui se forment sur les charmantes lèvres réellement bien dessinées d'une jeune femme inquiète.

La nuit, ce n'est plus pareil. La nuit, je comprends ce qu'Ils disent. Ils me parlent de mort, de sang, d'apocalypse. La nuit j'ai peur, ils me poursuivent avec leurs crocs et leur langue que je re-connaîtrai entre toute. Ils me font peur avec leur peau cendreuse et leurs yeux de reptiles injectés de sang.

Maintenant, je dois dormir. Ils me le disent.. je ne vois plus ce que j'écri o presq »

Le pauvre petit n'avait pas pu finir sa phrase correctement, surement la nuit tombante. Mon coeur se serra d'horreur en relisant ses mots. Fou, voilà ce qu'il était. Et Dieu seul sait ce qu'il adviendra de lui. Je repris ma lecture avec une certaine envie d'en savoir plus sur Fortunato : *

« Je me suis réveillé aux aurores. Leurs ombres étaient dessinées sur le trottoir. J'ai sursauté. J'ai pleuré aussi. Ils sont restés avec moi plus longtemps que d'habitude d'ailleurs. J'ai marché tout le jour, accompagné par le soleil. J'avais l'impression qu'il riait de ce qu'il m'arrivait, ce bouffon. J'imaginais sa lumière comme mille et un grelot attachaient à son bonnet... Et je riais, je riais à en pleurer en plein milieu de la route.

Une vieille femme m'a fait remarquer que j'étais insensé pour un jeune garçon de rester ainsi... Peu vêtu et affamé sur une route ? Peut-être. En fait, je ne cherche pas à comprendre ce que veulent dire les adultes. Définitivement, c'est trop dur. Et puis, je dois les fuir. Ils sont revenus avec de nouvelles dates de morts. J'ai une adresse en tête. Je cherche, je vous jure, je la cherche mais je ne trouve pas.

J'ai faim. Il faut que je mange puis que je dorme. Ce que je sais, c'est que bientôt, bientôt ils me laisseront en paix. Bientôt, je trouverais cette foutue adresse, comme dirait mon père.
Bientôt, il sera mort. Il ? Oui, c'est cela. Je crois que c'est un homme. Je crois que son immeuble est devant moi... Je te serre contre moi, carnet.




Dans quelques minutes je vais appuyer sur cette sonnette....







Dans quelques secondes j'oublierai ce que je suis venu faire ici.






Froid.



Faim.


Fatigue.


Fin. »

Je frissonnai. Sur le lit, trois ombres étranges se dessinèrent... « Il est l'heure. Vraiment l'heure. » Oui, c'est la fin.





Réécriture - début -


Buxerolles, 1966. Quelqu'un s'acharna sur la porte d'entrée de ma demeure, réveillant ainsi le félin qui se reposait sur le vieux fauteuil en cuir de l'entrée. Je levais les yeux du journal du jours et regardais l'imposante porte, confronté à une question existentielle : allais-je ouvrir ? Il était peut-être vingt heures passés mais au mois d'aout, il n'était pas rare que des plaisantins parcourent encore les rues. Les coups persistaient. Une demande d'un voisin ? Ce serait étonnant. Je décidais quand même d'ouvrir à l'impatient et peut-être lui offrir le couvert si cet empressement venait de ma chère voisine dont les propositions devenaient de plus en plus allé...

Mes pensées se rentrèrent les unes dans les autres, créant une bousculade chaotique dans mon esprit. Un bruit sourd atteignit mes oreilles, puis celui des feuilles froissées du à la chute du journal. J'avais juste ouvert la porte, actionnée cette poignée. Et je n'avais vraiment pas trouvé cette demoiselle tout à fait charmante, qui patiemment attendait que je me noie dans ses yeux océans. Adeline et ses lèvres dont la courbe sensuelles avaient tendance à me faire perdre pied avaient été remplacées par un enfant recroquevillé, dont les rondeurs, la petite taille et les boucles d'ébènes qui adoucissaient ses traits me laissait penser qu'il n'avait guère plus de quatorze petites années. Je toussotai pour attirer son attention et rester glacé par son intense regard grisâtre.
« - Comment t'appelles-tu gamin ?
Enzo. »
Puis il sombra. Je m'assis à ses côtés, le visage totalement offert à un courant d'air chaud particulièrement agréable. Mon amante n'était pas venue aujourd'hui, cela faisait quelques jours que je n'avais plus de nouvelles d'elle. Son absence physique se fesait d'autant plus ressentir à cet instant, qu'étant mère d'une petite de deux ans, elle aurait su agir. L'homme de quarante an passé que j'étais détailla avec assiduité la pelouse sèche de mon bout de jardin, le salon de jardin qu'avait commencé à attaquer la rouille et finalement le gravier qui bruissait inlassablement sous mes pieds. Ciel d'aquarelle. La nuit tombe, je devrais rentrer cet être sans défense qui se mettait à grelotter à mes côtés. Allé Christophe, bouge toi.
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