Elle tombait. Le gouffre continuait de s'ouvrir sous son corps dénudé. Le vent sifflait à ses oreilles une mélodie terrifiante qui lui glaçait le sang. Et elle tombait, elle tombait encore attirée par le fond, par cette obscurité qui tendait ses longs doigts pour l'enlacer tendrement. Aussi tendrement que l'était sa chute. Et le vent sifflait, sifflait encore, en masquant son cri.
Fin.
Ciel déchiré par les flammes, sol tapissé de feuille. Et ses pieds qui le martelait avec force. Il faut lui échapper, encore et encore, tant qu'il aura la force de la suivre. Il la suivait toujours, avec a même ardeur. Elle était si proche, si réelle, si enivrante. Elle possédait tout ce qu'il n'avait pas, ce qu'il désirait, et encore elle tentait de s'enfuir. La fugitive redoubla encore d'effort, faisant voler et s'enflammer les résidus de ce paysage mort et enflammer d'une mort certaine. Une mort, la sienne ou celle de son ombre ? Car celle-ci la suivait toujours.
Fin.
Ce n'est qu'un flash back celui qui lui rappelait son corps sur le sien, ce corps détesté, celui qu'elle ne voulait pas. Ce corps qui maintenait ses poignets emprisonnés au dessus de sa carcasse décharnée, ce corps qui la plaquait contre le sol dur d'un mouvement de bassin, d'une pression de la hanche. Ce corps qui risquait de la posséder. Et alors, après tout ? Pauvre carcasse, tu n'es rien, tu attends. Tu n'as plus d'émotion, tu es morte.
Fin.
Je me réveillais, essoufflée par les cauchemars qui s'étaient enchaînés. La peur au ventre, la peau poisseuse de sueur. Une odeur âcre me retourna l'estomac. Il était là, étendu sur moi, immobile. Nu, splendide avec sa peau de marbre teintée du vermillon qui s'écoulait lentement. Si beau que le manche d'un couteau dépassait d'entre ses deux omoplates. Si beau, sans souffle de vie et battement de cœur. Je criai.
Fin.