https://www.youtube.com/watch?v=Ayk83te8ni4
Les choses s’enchaînent autour de moi, me narguent et me poussent. L'inacceptable m'oblige à pardonner, tandis que ce que je croyais acquis se délite. Face à moi, cette lumière, en qui je me fiait corps et âme, vacille, faiblit, et me trahit, se noyant dans une liquide noir et visqueux.
Ce que je voulais suivre et imiter se déchire et se corrompt, mais ne cesse de briller dans mes yeux, attendant mon arrivée. Je reste, néanmoins, immobile et incertaine, alors que droit devant la lumière m'attends. Cependant, je ne suis plus convaincue de pouvoir la rejoindre, alors que ce qu'elle éclaire me révulse.
J'ai couru encore et encore, blessant mon âme et mon corps aux ronces qui jonchent le chemin de la vie. Mon sang coule, ma vue se dédouble et sous mes pieds la route se transforme, s'hérisse de pic et se drape d'amertume. Cette voie que je veux suivre ne me permet pas le pardon et la clémence. Mon cœur pourtant, se refuse à la haine et à la solitude.
Entre deux falaises vierges et austères, battues par un vent dément, je suis suspendue par nombre de fils de fer. Ils m'attirent, chacun de leur côté, s'enfouissant dans ma chaire, traçant des lignes brûlantes que le temps n'est pas certain d'effacer.
Le vide de mon cœur me parait lointain et infime à présent, devant la blessure béante que ma fierté ouvre doucement dans mes entrailles.