Et moi qui lit ces mots, petits mots qui chantent, petite lumière. Mots qui trouvent un écho infini dans un coeur vide. Vide du temps, vide d’espoir. Quand même la folie s’éteint, au fond, il me reste quoi ?
J’ai perdu la flamme qui donnait la force d’aimer. Je ne sais plus, je ne sais plus rien. Je ne sais plus quoi dire, plus quoi prier. Je ne sais plus pourquoi j’attends, plus pourquoi j’espère.
Je voudrais devenir folle, perdre la tête et oublier. Dis, est-ce que tu m’aimes, un moment, rien qu’un instant, une petite seconde, dans cent ans ? Aujourd’hui, demain, hier seulement ? Le temps n’est plus rien, plus rien qu’un souffle de plus à attendre, à se demander ce que je fait encore là.
Même mes larmes ont perdu leur éclat. Et que faites-vous, encore ancrées sur mes joues ?
Essaie juste de vivre, de vivre une seconde de plus, en refusant d’y croire; ne crois plus à rien. Oublie. Souviens-toi. Ne pense plus à rien, écris juste, et tais-toi.
Dis moi, est-ce que tu m’aimes ? Est-ce que rien qu’une fois, rien qu’un instant, tu pourrais me donner l’impression d’être autre chose qu’une poussière ? J’ai l’impression d’avoir tant d’amour à donner, et au fond, je ne suis plus qu’une coquille vide qui cherche son âme.
Dis, est-ce que rien qu’une fois, rien qu’une seconde, tu pourrais faire semblant de m’aimer ?
Et m’aider à oublier que j’ai si froid...