Je me suis perdue en chemin. Je pleure, mais jamais réellement pour cette sensation, si vide. Je m'étais promise d'avancer... mais je sais même plus si j'avance. Je sais pas si je m'en donne l'illusion ou pas... j'ai pourtant toujours des rêves, des désirs, mais... Quoi que je pense, ça se mélange, entre cette chose qui me fait mal, ce que je vois, ce que je pense, ressens, mes mots, mes envies... C'est comme si je hurlais intérieurement et que ça rebondissait pour au final foutre le bordel...
Je veux hurler. Exploser. Contre ma putain de volonté qui se barre et que j'essaie sans cesse de rattraper. Contre ce putain d'espoir que j'essaie de chasser de toutes mes forces... le comble. Moi qui voulais être optimiste et garder espoir, voilà que je le chasse comme si c'était la peste. Mes sentiments ont fait de l'espoir un cercle vicieux.
Je veux tout lâcher. Comme si rien n'existait. M'allonger quelque part, y rester, comme une comateuse, à regarder le ciel sans rien penser. Ne plus aimer, désirer, essayer, affronter. Ouais, je veux être une lâche. Inutile comme un nain de jardin qui se contente de faire joli dans la pelouse. J'en suis à penser ça... qu'est-ce que j'ai foutu, putain ?
J'ai envie de pleurer, de vomir mes tripes et la douleur qui va avec, puis de les piétiner, cracher dessus, les donner à bouffer au clébard d'en face. Détruire cette sensation, détruire ma foutue face devenue amorphe, c'est pathétique.
Je me déteste, je déteste ce que je fais, surtout. Je déteste ne pas comprendre pourquoi, ou ne pas avoir envie de comprendre, parce que comprendre, c'est repenser à ces sentiments. Putain, je suis vraiment stupide. Mais en même temps, j'ai envie de crier "c'est pas de ma faute !" et de me trouver des excuses, de dire que je ne suis pas égoiste alors que je me noie derrière des étreintes en m'accrochant aux premiers bras chaleureux que je trouve, sans me soucier de ce qu'ils ressentent, eux. Mais baffez-moi !
Je ne comprends plus mes mots, je ne saisis plus mes réactions, j'oublie ce que je dois faire de bien plus important que de déprimer. Je ne sais même plus pourquoi je me réveille toutes les nuits...
...je sais pourtant que personne ne peut venir m'aider, c'est moi qui m'enferme.
...c'est enfermé, et ça ne sortira que quand ça débordera.
...Il ne faut pas que ça déborde.
...j'ai peur, tu sais. Je ne veux pas faire de mal. Je ne veux pas être égoïste.
...je suis égoïste.
...alors pardon de t'avoir fait perdre ton temps.