Les plumes noires
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Les plumes noires

Forum de la session 2012/2013 de l'ACF des Plumes noires
 
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 Virtuellement votre.

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Leym.
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Leym.


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Date d'inscription : 02/09/2012

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MessageSujet: Virtuellement votre.   Virtuellement votre. EmptyMer 24 Juil - 21:16

Stefan



- Bonne soirée Stefan !
- Bonne soirée à toi aussi.
Il regarda un instant sa collègue s'éloigner dans la rue faiblement éclairée. Il passa une main dans ses cheveux noirs déjà ébouriffés par habitude et s'engagea dans une ruelle qui le mènerait sur la place du Capitol. Là bas, il y retrouverait sa sœur qui commenterait une nouvelle fois ses yeux ternes, sa peau hâlée alors qu'il passait ses journées enfermé. Enfin, elle critiquerait allègrement son style vestimentaire avant de rejeter son athéba de trois ou quatre couleurs différentes dans son dos. Stefan jeta un coup d'œil à sa montre et accéléra, le pas : s'il ne se dépêchait pas, la réservation leur passerait sous le nez.  Il passa encore un bâtiment aux murs saumons et fit ses premiers pas de la journée sur l'immensité majestueuse de la place qui faisait la réputation de la Ville Rose : Toulouse. Un sourire éclaira son visage, le temps de remonter le col de son trench coat d'un geste étudié. Sa journée défila dans son esprit à toute allure : la rousse, magnifique, qui avait joué de son charme pour essayer – en vain – d'obtenir une réduction sur une robe qui lui allait à ravir. L'homme, trop serré dans son costard cravate rendu grisâtre par le temps cherchant un cadeau pour un anniversaire de mariage mais aussi la petite brune aux airs de gamines effarouchées qui avait hanté les rayons pendant quelques minutes avant de jeter son dévolu sur un haut au décolleté carré et manches trois quarts, divinement cintré. Des personnalités qui se croisaient et s'entrechoquaient sans cesse, incapable de se remarquer. De nouvelles personnalités pour son écrivain de sœur, l'attendant patiemment en grillant la cinquième clope de sa journée d'artiste.
- Je pensais que tu n'arriverais jamais !
- Désolé, j'ai du aider une collègue... Une erreur de caisse.
- Bon dieu, lâcha Lilou en même temps qu'un filet de fumée douceâtre, regarde toi Stefan. Tu respires la mort commerciale ! Tu es morne. Morne, morne, morne.
- On rentre ? Il désigna le Florida du menton. J'ai faim moi !
Lilou le défia de son regard acier pendant quelques secondes, rejeta une athéba aux nuances bleues et vertes derrière son dos et entraîna son frère à sa suite dans l'établissement rustique.

- Réservé à quel nom ?
- Raimbault. Ça ne te dérange pas petit frère ?
Stefan marqua son assentiment d'une grimace qui lui était toute dirigée. Ils s'assirent à une table quelconque et discutèrent de tout et de rien, les futilités qu'ils se contaient ainsi chaque semaines. Lilou se lança dans le récit passionné de son nouveau projet, alors qu'un autre n'en était pas encore à son apogée. Il lorgna sur ses yeux bleus, hérités de leur mère, son visage aux traits fin, sa chevelure corbeaux dans un désordre constant. Il essaya d'éprouver de la pitié à sa condition de femme mariée à un mari volage mais ne put forcer la comédie trop longtemps. Stefan abandonna son assiette dont il avait à peine picorer la viande et emmêla ses doigts autour de sa chaîne d'argent agrémentée d'une clé de fa.
- Je t'embête c'est ça ?
Il offrit un sourire contrit à son invité mais ne trouva pas la force d'approuver ce reproche à moitié masqué.
- Bon et toi, à côté de ton boulot Stefan ? Tu comptes emménagé de ton studio un jour ?
- Négatif. Il est très bien mon studio, surtout pour un célibataire comme moi.
- Pas de nana.. ? Non...? Ta guitare et ton ordinateur t'accapare autant ? Tu écrirais je compren..
- Lilou !
- D'accord. Tu m'expliques alors ?
Il commença doucement, d'une voix posée. D'abord son projet de magasin, celui qu'il lui avait répété des milliers de fois depuis qu'ils étaient haut comme trois pommes. Puis sa conception de la vie, son besoin de rencontrer de nouvelles personnes, tout le temps. Les mots lui échappaient, durcissaient ou au contraire filaient droits devant eux pour atteindre la femme en plein coeur. Au fil des sonorités, Stefan mêlait la gestuelle avec une justesse n'appartenant qu'aux bons orateurs et il sut, encore une fois, la conquérir. Elle et personne d'autre. Il conclut son discours par un soupir satisfait, comme si c'était lui que ses arguments devaient convaincre.
- Tu peux dire de moi que je suis passionnée hein...
Ils se fixèrent avec un sérieux inébranlable avant de partir dans un long éclat de rire qui disait tout : même s'ils ne percevaient pas la vie de la même façon, ils croquaient dedans à pleine dent et ne loupaient pas une occasion de rire. Le repas se poursuivit sur une note plus légère : ils échangèrent leurs desserts qu'ils trouvèrent médiocre et laissèrent le pauvre homme au comptoir démuni. Chacun essayaient de payer la note de l'autre. Quand ils se furent mit d'accord, ils s'avancèrent bras dessus bras dessous dans le froid sec de ce soir de novembre. Sixième clope pour Lilou, encore un air renfrogné pour son frère. Ils se quittèrent au coin de la rue Saint-Rome. Un taxi emporta son invitée et dans un dernier signe d'au revoir, Stefan prit le chemin du retour.

La clé tourna dans la serrure, provoquant un bruyant clic dans le silence du couloir. La porte s'ouvrit pour laisser la silhouette se glisser dans l'appartement exiguë. Il tâtonna pendant quelques secondes avant d'allumer la lumière. La silhouette délaissa une veste sur une chaise encombrant le passage et abandonna enfin un t shirt d'un rose d'une pâleur maladive sur le canapé convertit en lit. Stefan se pencha pour récupérer un ordinateur portable qu'il alluma avant de l'abandonner au profit d'une bière fraîche. Une fois à son aise, il parcouru avec habitude sa boîte mail tout en se connectant à skype. Connecté à une vie virtuelle, une vie attrayante, une vie qui lui offrait la possibilité d'une multitude de rencontres.



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