Magritthorynque Hunger Games
Messages : 118 Date d'inscription : 06/09/2012 Age : 26 Localisation : Dans son appart sous 10 kilos de papier, de peinture et d'autres trucs qui font des tâches.
| Sujet: L'orage de mes pensées. Mer 19 Juin - 12:36 | |
| Un grondement sourd. De ma fenêtre ouverte, j'observe l'eau tomber encore et encore, une pluie de cordes qui s'écrasent sur le sol, sur les tuiles du toit que je surplombe. La gouttière est un torrent, et la terrasse s'est muée en un lac d'eau trouble. A chaque grondement, mon cœur s'emballe. J'aimerais aller me noyer sous les trombes, ne serait-ce qu'un peu, sentir leurs morsures gelées, recevoir leurs coups, jusqu'à m'en percer l'épiderme. Mourir juste un instant, être le néant, si vide qu'il s'emplit de tout. L'air humide, l'odeur de la pluie, le ciel qui tonne sous une rage dévastatrice... Ma tête est un orage. Mes pensées pleuvent, comme tant de gouttes froides, ma colère, ma passion, mes désirs déchirent le silence... cruel silence. J'écoute, et j'attends. La pluie, indécise, balance entre l'averse et la tempête, pour au final ne jamais être rien de précis. Pourquoi le ciel se borne t-il à m'imiter ? Il connait pourtant mon aversion pour ce genre de provocation... Voilà que je me surprends à lui parler. A lui demander ce qu'il pense, à lui redire encore "comment", "pourquoi", "quand". Le ciel qui pense... mais bien sûr. Peut être que je suis folle... ou bien désespérée. C'est sûrement la réponse... j'aurais donc tant d'espoir que j'en serais désespérée...? Je suppose que j'aime les paradoxes... J'en suis un à moi toute seule. Et cet idiot d'orage qui me nargue en est un lui même. Cet idiot, d'obstiné d'orage. Mais que je ferme mon esprit ou ma fenêtre, il est toujours là, alors à quoi bon ? Rien ne peut chasser l'orage. Le soleil ? Il se contente de briller, lui, et ça ne semble pas le fatiguer. L'orage, lui, se déchaine, et une fois satisfait, se retire, pour mieux revenir. Et ainsi, les pensées s'entrechoquent, se mélangent, fusionnent. Jusqu'à en devenir incompréhensibles. Et pourtant, bien qu'elle soit un enfer, j'aime ma tête. J'aime l'orage. | |
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