https://www.dailymotion.com/video/xhkuao_alice-in-wonderland-alice-s-theme_shortfilms#.Ubie6eCEd3w
La vie est une valse.
Tache de ne pas en perdre le pas.
Elle danse, virevolte, trébuche, dans ce ballet fantôme. Autour d’elle, des visages connus ou anonymes, sourient, grimaces. Des mains se tendent et d’autres s’écartent. Des ombres l’entourent et d’autres la fuient.
Un, deux, trois. Un, deux, trois. Danse, danse encore pour ne pas te perdre.
Les battements de son coeur suivent ceux de la musique.
Quand finira donc ce jeu ridicule ?
Pire encore que les lois de la nature. Bien chanceuse est la gazelle qui finit dans l’estomac du lion.
Quand on est mort, on n’est plus obligé de danser.
Joue entre des mains adroites. Soient le pantin qu’ils veulent, la marionnette qu’ils désirent. Sourie pour leur plaisir.
Cache ta souffrance au fond de ton coeur, contente-toi de sourire.
Et de danser.
Bien Naïve est celle qui croit connaître les règles.
Des visages qui s’effacent, des gens qui s’éloignent. Ceux qui restent loin, ceux dont on arrive pas à se détacher. Danse, danse encore pour te retrouver.
Ou ai-je donc laissé mon coeur, mes sentiments, mes rêves d’enfants ? Ou est passé ce qui me servait d’âme, cette chose chaude dans ma poitrine qui me donnait la vie ?
Car tous ceux qui se meuvent ici ne sont plus que des ombres, derrières leurs masques souriants. Hypocrites. Ils dansent comme les autres pour ne pas être les premier à sombrer.
Une main se tend, gantée, si blanche. Une main amie ?
Elle la saisit, se laisse emporter. Le masque qui lui fait face est si souriant. Est-ce qu’il trouve le sien joli ?
Sourire, rire, désir. Danser avec lui et autour de nous laisser les contours s’estomper. Dans une danse, seul compte le cavalier.
Et d’où vient cette tache rouge qui s’étale sur ma poitrine ?
Quand la main te lâche, lutte pour ne pas tomber. Fais semblant d’être droite et continue de danser. Derrière leur masque, ils feront semblant de ne pas voir le sang.
Eux aussi veulent danser.
Un millier de pas seule dans le noir, à s’écorcher les pieds sur la solitude.
Puis accepter de danser, à nouveau. Parce qu’on est là pour ça. Remettre un masque, et de nouveau tourner, à en perdre la tête. Il du monde partout, pourquoi les ignorer. Profiter, tant qu’on y est.
Pourquoi Aimer quand on peut désirer ?
À quoi sert le coeur quand on possède le corps ?
Toi aussi, retourne danser, pauvre petite chose qui voulait aimer. Laisse ton coeur de côté, tu es jeune, tu peux encore jouer.
La vie est une valse et l’amour un jeu.
Aimer, c’est vouloir brûler des ailes pas encore née. Tu es jeune, va jouer.
Toi encore, tu sais danser, saisir une main, verser des larmes derrière le sourire de ton masque. Pourquoi vouloir l’ôter ? Montre à tous ce qu’ils veulent voir, soit celle qu’ils désirent.
Joue et danse au bord de ce précipice. Tu es jeune, tu peux encore faire semblant d’ignorer. Tu as tout le temps d’aimer. Si la main que tu cherches te fuit, tu en trouveras dix autres qui se tendent. Peu importe le coeur. Si tu es ici, c’est que tu as choisi de le laisser à l’entrée. Laisse le sang couler, tu auras bien le temps, grande, d’aimer.
Retourne danser, idiote qui a cru qu’elle pourrait Aimer.
Accueil 
